LE WRC FÊTE SES 50 ANS EN 2022 !
Pour célébrer la 50ème saison du Championnat en 2022, nous vous proposons une rétrospective d’événements et meilleurs pilotes de ces 50 dernières années, accompagnés de quelques anecdotes de développement de notre équipe level design.
Retour dans le temps
Acropolis 1973 – Dès les années 60, les constructeurs automobiles réalisèrent à quel point il était dans leur intérêt de faire progresser la discipline. En développant des voitures adaptées à ces épreuves, leur rôle est rapidement devenu prépondérant et le WRC fut dans un premier temps le Championnat International des Marques (CIM). En 1973, pour cette toute 1ere saison du Championnat du monde des rallyes, c’est l’Alpine A110 “berlinette” qui semble la mieux armée pour offrir le titre à son constructeur, Renault Alpine.
Sanremo 1981 – Parallèlement au championnat des constructeurs, la commission sportive internationale (CSI) instaure en 1979 un véritable championnat dédié aux pilotes. En 1981, Michèle Mouton remporte le San Remo au volant de l’Audi quattro Sport, et devient ainsi la première (et unique) femme de l’histoire à remporter une manche du Championnat du monde des rallyes : Au départ de la cinquième et dernière étape, Michèle Mouton et Ari Vatanen sont aux coudes à coudes : Bien qu’équipées de 4 roues motrices, l’Audi Quattro est moins agile que la Ford Escort sur les routes escarpées et asphaltées. Vatanen prend la tête avec 8 secondes d’avance sur sa rivale, lorsque l’avant de sa voiture frôle le parapet et heurte une pierre saillante. Il est contraint de terminer l’étape à une allure réduite, tandis que Michèle Mouton s’envole vers la victoire.
Kenya 1993 – Lorsqu’on pense à l’étape du Kenya lors du Rallye de 1993, on se figure presque immédiatement le superbe cliché de Reinhard Klein. Ian Duncan et sa Toyota Celica GT-Four ST185 s’envolent sur fond de Kilimandjaro, admirés par deux Masaïs venus profiter du spectacle. Cette photo a été prise lors des essais et non lors du rallye en réalité. Reinhard Klein, dans une interview accordée à franceracing, nous explique :
“L’ultime défi était de placer les Masaï au bord de la route. Bien sûr, ils voulaient être payés, mais le problème était qu’ils avaient peur lorsque la voiture arrivait à fond. Normalement, ils sont habitués aux véhicules roulant à 50 km/h. Celui-ci atteignait 170 km/h à l’approche du saut… Et ils se sont enfuis ! Nous leur avons dit que nous n’avions pas encore la photo parce qu’ils étaient partis, mais ils nous ont dit que nous n’avions payé que pour un cliché. Nous avons donc dû renégocier, faire quelques photos et les payer à chaque passage. Ils devaient s’habituer à la vitesse, se tenir au bon endroit et ne pas s’enfuir. Cela a pris quelques tentatives, mais toutes les pièces se sont finalement assemblées. Les Masaï étaient habitués à la vitesse, ils sont restés en place, ils savaient qu’ils étaient en sécurité, la voiture a sauté correctement et le Kilimandjaro était sous un soleil radieux.”
Les années 90 ont aussi été le théâtre de courses folles : Le rallye d’Argentine en 1994 entre dans l’histoire avec un écart de 6s à l’arrivée entre les duos Auriol-Occelli et Sainz-Moya. Le Rallye d’Argentine se place derrière le rallye du Sanremo 1976 (4s d’écart) comme le rallye avec le plus faible écart à l’arrivée. C’est finalement Didier Auriol qui remporte cette étape, au volant de sa Toyota Celica 4WD.
Allemagne 2002 – Le rallye d’Allemagne est devenu manche du championnat du monde des rallyes en 2002 en remplacement de celle du Portugal. Une manche qui sourit particulièrement à Sébastien Loeb, puisqu’il restera l’unique vainqueur de l’épreuve 9 ans de suite après une première victoire en 2002. l’Arena Panzerplatte du Rallye d’Allemagne reproduite à l’échelle 1:1 est d’ailleurs la spéciale la plus jouée de WRC 9 !
Le début du siècle marque l’aube des nombreux titres obtenus par Sébastien Loeb: Il décroche son premier titre de champion du monde constructeur lors du rallye d’Argentine en 2004, aux côtés de son copilote Daniel Elena.
Et côté développement ? Patrick Chastel, Lead Level Designer sur WRC 10, nous explique :
“L’une des difficultés auxquelles on a pu faire face, ce sont les références. Certains rallyes sont très anciens, et nous avons très peu de vidéos et de photos. Heureusement, WRC Promoter nous a fourni beaucoup d’images, qui nous ont permis de nous imprégner de l’ambiance de l’époque.
Aujourd’hui l’ambiance est un peu différente, selon les époques, il y avait un peu moins de règles qui encadraient les compétitions. Il y a eu d’importants changements au niveau de la disposition et de la sécurité du public par exemple. Et nous avons mis l’accent dessus ! C’est quelque chose que les joueurs de jeux de rallyes n’ont pas l’habitude de voir. Nous avons fait des compromis entre l’ambiance de l’époque, sans placer le public dans des situations trop dangereuses. On essaye de véhiculer un côté “sympathique” et bienveillant que l’on retrouve dans le monde du rallye. C’est un des avantages à travailler dans des jeux de voiture, c’est qu’il n’y a pas de violence !
Un autre point très agréable était de retrouver d’anciens rallyes, notamment San Remo et Acropolis (avant qu’il apparaisse à nouveau dans le calendrier officiel cette année). Recréer des rallyes légendaires, qui ont fait vibrer les fans, se plonger dans l’histoire du WRC en prenant les rênes d’une voiture d’époque, avec un pilote d’époque, c’est fantastique ! Sanremo par exemple, c’est un lieu iconique. Ne pas pouvoir jouer cette spéciale dans les jeux WRC aurait été vraiment dommage !“
Comment créer une spéciale ? Elodie Jean, Référente WRC et Environment Artist, nous détaille :
“Acropolis et Sanremo ont été les deux premiers nouveaux pays et rallyes historiques à naître pour WRC 10. Tout d’abord, ce sont les Level Designers et les Graphistes qui choisissent un emplacement intéressant. Ensuite, Les graphistes produisent un terrain en relief avec l’aide d’outils de geo-localisation. Les Level Designers posent les routes, puis c’est au tour des graphistes de rendre l’ensemble joli, tout en racontant des histoires autour du level design. La période de production est assez courte, l’enjeu est donc de proposer des spots intéressants visuellement comme le village de Sanremo ou le monastère d’Acropolis, tout en respectant les contraintes de temps. Le temps nous pousse à aller à l’essentiel mais c’est aussi comme ça que les bonnes idées naissent.”